La transe de type TCAI est un état de transe réversible, induit par la seule volonté
Classée parmi les états « non ordinaires de conscience », au même titre que l’hypnose ou la méditation, sa qualité de transe auto-induite permet de l’induire et de l’interrompre à tout moment. Sa pratique a été rendue possible en quelques jours d’entraînement, grâce à une méthodologie développée par Corine Sombrun et testée par plus de 3000 volontaires dans le cadre du TranceScience Research Institute. La richesse de l’expérience vécue présente l’avantage de renforcer l’empowerment tout en développant des ressources de créativité, de bien-être et de santé, accessibles de manière totalement autonome.
Considérée comme une ressource à la portée de tous, la simplicité et la rapidité de son induction (libre de toute substance, stimulus externe ou contexte rituel associé aux cultures dites « à chamane ») renforcent son intérêt en tant que pratique autonome, consciente et responsable. Les perspectives qu’ouvre la pratique de la Transe Cognitive Auto-Induite sont donc nombreuses et font désormais l’objet d’études scientifiques.
Son étude et sa mise en évidence comme potentialité du cerveau ont été initiés en 2007 par Le Pr Flor-Henry [1]. Deux protocoles en neurosciences (en cours de publication), réalisées à l’Université de Liège en collaboration avec l’Institut de Recherche TranceScience ont mis en évidence une réponse cérébrale différente en transe de type TCAI par rapport à un état de conscience ordinaire.
Les principaux effets rapportés pendant l’expérience d’une transe de type TCAI sont :
La transe de type TCAI est identifiée comme un phénomène dissociatif non pathologique
Le terme de « Transe cognitive auto-induite » a été choisi pour inscrire ce potentiel dans la notion d’état amplifié de la cognition, accessible à volonté et en totale autonomie. La TCAI est identifiée comme un phénomène dissociatif léger, non pathologique [1].
A la fois état amplifié de la cognition et ressource d’exploration d’une réalité sous-jacente, cet état naturel de transe donne accès à des informations non accessibles dans un état de conscience ordinaire, et facilite l’accès aux processus décrits dans les moments d’inspiration, où la notion de temps disparaît, où l’émergence d’intuitions, d’idées ou de solutions originales sont amplifiées et fluides. En laissant le corps s’exprimer au travers de mouvements non décidés, la transe de type TCAI se révèle aussi particulièrement intéressante pour développer nos ressources de créativité, de bien-être et de santé, ce qui en fait sa puissance cognitive et son potentiel thérapeutique. En ouvrant l’accès à des insights, à des vécus émotionnels traumatiques ou à des mémoires dissociées, nos observations laissent envisager que cet état pourrait participer à les traiter, grâce notamment à la diminution de la perception de la douleur (physique comme psychique) et à l’augmentation de la force.
Encore peu d’études se sont intéressées aux effets d’un état de transe sur le cerveau.
Il ressort de ces premiers travaux que les régions cérébrales impliquées dans la gestion d’informations venant de l’environnement extérieur (cortex cingulaire antérieur dorsal, insula par exemple), ainsi que dans la gestion d’informations liées à la conscience de soi (cortex cingulaire postérieur – réseau du mode par défaut) fonctionnent différemment lorsque la personne est en état de transe (résultats obtenus chez 15 sujets [3]). De plus, les régions du cerveau impliquées dans les perceptions sensorielles (cortex auditif et visuel, notamment) démontrent une activation différente lorsque la personne est en état de transe, par rapport à un état de conscience ordinaire (résultats obtenus chez 8 sujets, comparés à 8 sujets contrôles [4]).
L’activité électrique du cerveau semble être caractérisée par une modification des rythmes bêta particulièrement dans des régions frontale, pariétale et occipitale (ces régions sont notamment connues pour leur implication dans la perception de soi) (résultats obtenus chez un sujet expert [1]). Il ressort également un transfert de prédominance de l’hémisphère gauche et du lobe préfrontal antérieur, vers une prédominance de l’hémisphère droit avec un déplacement spécifique du mode de conscience antérieur préfrontal vers le mode de conscience droit somatosensoriel postérieur [1].
D’autre part, l’activité cérébrale en réponse à une stimulation magnétique semblerait augmentée lorsqu’elle est appliquée au niveau frontal, alors que cette réponse diminue lorsque la stimulation est appliquée au niveau pariétal (1 sujet [2]). Les observations liées à la stimulation frontale pourraient refléter l’attention particulière focalisée sur le vécu intérieur, l’acuité sensorielle, l’imagerie mentale caractéristiques de la transe ; alors que la diminution observée lors de stimulations pariétales pourrait refléter la diminution de la conscience de l’environnement.
L’ensemble de ces observations préliminaires reflètent les sensations subjectives rapportées par les personnes lorsqu’elles sont en transe, à savoir un état d’absorption particulier caractérisé par une perception différente d’elles-mêmes et de leur environnement.
Enfin, il est de notre supposition que l’intention consciente préalable à l’apparition d’un état de transe de type TCAI est à l’origine d’une amplification résonante entre activités sub-conscientes et conscientes. Cette amplification résonante apparaît comme une transition de phase, un changement d’état discontinu de la conscience ordinaire, vers une activité simultanée de la conscience ordinaire et des circuits sub-conscients, conduisant à un état de dissociation faible, non pathologique.
L’Institut de Recherche TranceScience (TranceScience Research Institute) créé en 2019 sous l’impulsion du Pr Francis Taulelle, du Pr François Féron et de Corine Sombrun, a pour objectif d’étudier les états de transe de type TCAI et de collaborer avec des organismes de recherche, hôpitaux et universités.
En parallèle de ces collaborations, il propose à des chercheurs et professionnels de santé de contribuer à des activités de recherche autour de la transe cognitive auto-induite et/ou de suivre plusieurs cursus:
Des tests pilotes ont permis de montrer l’intérêt de l’utilisation de la transe auto-induite dans les conduites addictives, la régulation de l’appétit, les troubles anxieux, les syndromes de stress post traumatiques, les troubles dissociatifs et les domaines de la rééducation motrice et fonctionnelle. Il reste néanmoins à en investiguer les fondements par des études cliniques.
Flor-Henry, P. et al. (2017) Brain changes during a shamanic trance: Altered modes of consciousness, hemispheric laterality, and systemic psychobiology. Cogent Psychology 4, 1313522
Gosseries, O. et al. (2020) Behavioural and brain responses in cognitive trance: A TMS-EEG case study. Clin Neurophysiol 131, 586–588
Hove, M.J. et al. (2016) Brain Network Reconfiguration and Perceptual Decoupling During an Absorptive State of Consciousness. Cereb. Cortex 26, 3116–3124
Mainieri, A.G. et al. (2017) Neural correlates of psychotic-like experiences during spiritual-trance state. Psychiatry Res Neuroimaging 266, 101–107
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